top of page
Rechercher

Des protections hygiéniques pour toutes !

Dernière mise à jour : 22 mars 2021



Le 25 février 2020, l’Ecosse est devenu le premier pays au monde à assurer la gratuité des protections hygiéniques. Depuis ce jour, les femmes peuvent aller les chercher dans les pharmacies, dans certains bâtiments publics, et les trouveront dans des distributeurs installés dans les toilettes de tous les établissements scolaires sans devoir débourser un euro.


En Belgique, fin 2017, la diminution de la T.V. A sur les protections hygiéniques à 6% a été une réelle avancée pour toutes les femmes. Mais pour Sophie Thémont, députée fédérale, il est temps d’aller plus loin : ces produits de première nécessité doivent être accessible à toutes les femmes ! C’est pourquoi elle a décidé d’emboîter le pas à l’Ecosse et de demander que l'accès aux protections hygiéniques soit considéré comme un droit fondamental pour toutes les femmes.



Des protections hygiéniques gratuites permettront de lever le tabou des règles


Les règles sont inhérentes à l’identité féminine ; pourtant, au sein de notre société, elles sont cachées et dévalorisées. Ce tabou autour des règles peut notamment être identifié dans le vocabulaire créé pour aborder les règles «en toute discrétion» : les « ragnagnas », « les anglais ont débarqué » ou encore «être indisposée» sont autant d’expressions qui font que les jeunes filles sont amenées, dès l’arrivée de la puberté, à ressentir les sentiments de gêne et de honte. A ce champ lexical particulier, vient aussi s’ajouter le liquide bleu utilisé par les publicités commerciales pour prouver la qualité d’absorption des serviettes hygiéniques.

Pour Sophie Thémont, faire des règles un sujet public est une façon de changer la manière dont les règles sont représentées dans notre société. C’est un moyen de permettre aux femmes de vivre cette période naturelle non plus avec honte ou dégoût, mais dans la dignité et dans l’acceptation de leur corps. A terme, rompre le tabou autour des règles constituera également un moyen d’améliorer l’accès à l’information sur la gestion de la menstruation.



Des protections hygiéniques gratuites participeront à la lutte contre la précarité féminine


Selon l’office belge de statistique Statbel, 350 000 femmes vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. Nombre de ces femmes éprouvent des difficultés financières lorsqu’il s’agit de faire face à la période de menstruation. En effet, les règles surviennent environ 500 fois dans la vie d’une femme, moments durant lesquels les serviettes hygiéniques, tampons et cups leur sont indispensables. Le prix de ces protections hygiéniques peut représenter un coût important : en moyenne, une femme débourse entre 1500 et 2000 euros sur une vie. De telles sommes peuvent sembler dérisoires mais, lorsque l’on peine à se loger, à se vêtir et à se nourrir correctement, les protections périodiques peuvent rapidement devenir difficiles à se procurer chaque mois – d’autant plus que, au coût des protections hygiéniques en elles-mêmes, peuvent s’ajouter d’autres dépenses comme l’achat de produits intimes, le paiement de consultations gynécologiques ou d’antidouleurs.

De la précarité financière découle donc une précarité menstruelle. Chaque mois, ces femmes sont contraintes de chercher des solutions de fortune pour gérer leurs règles. Certaines utilisent du papier journal, des morceaux de tissu déchirés, des chaussettes ou du papier toilette pour pouvoir contenir le flux de sang ; d’autres gardent leur protection hygiénique sur elles bien plus longtemps que la durée recommandée. Toutes ces « solutions » les exposent à des risques médicaux, comme des démangeaisons, des infections, des chocs toxiques et ou des septicémies. Les difficultés d’accès aux protections hygiéniques peuvent aussi impacter le bien-être psychologique des femmes et leur intégration sociale. Certaines jeunes filles s’absentent ainsi de l’école trois ou quatre jours par mois par manque de protection efficace.

Ainsi, pour Sophie Thémont, la gratuité des protections hygiéniques peut également être abordée dans la perspective de la lutte contre les discriminations que les femmes subissent de plein fouet, en particulier en ce qui concerne leur pouvoir d’achat. Bien que les protections hygiéniques ne soient plus considérées comme des produits de luxe, leur acquisition reste encore difficile pour une partie de la population féminine.


Ne pas assurer à toutes les femmes de bonnes conditions d’hygiène en période menstruelle, c’est les empêcher d’avoir accès à leur droit à la santé. Cet enjeu de santé publique ne doit plus être traité de façon individuelle. C’est pourquoi Sophie Thémont a déposé un texte à la Chambre des Représentants qui recommande la gratuité des protections hygiéniques. L’accès de toutes les femmes à des protections hygiéniques, c’est un meilleur accès à la santé et un combat contre les inégalités et la précarité. C’est une réelle avancée pour le droit des femmes !

8 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page