En 2022, nous célébrions une victoire des socialistes : l’allongement du congé de naissance pour les pères et co-parents. En effet, le Ministre Pierre-Yves Dermagne venait de concrétiser le travail que j’ai initié au début de cette législature : depuis le 1er janvier 2023, ce congé, communément appelé « congé de paternité », est passé de 10 à 20 jours avec effet rétroactif pour les enfants nés après le 1er janvier 2021. Il s’agissait d’une avancée importante pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Une avancée, certes, mais le groupe PS à la Chambre veut aller encore plus loin.
L’allongement de la durée du congé de paternité à 20 jours n’était en effet qu’un premier pas vers une véritable égalité entre les parents. L’objectif que nous poursuivons est, avant toute autre chose, d’assurer un partage plus équitable des responsabilités familiales qui, bien trop souvent, incombent surtout à la mère en raison des stéréotypes sexistes répandus dans notre société.
Pour ce faire, le 13 avril 2023, j’ai déposé une proposition de Loi visant d’une part, à rendre le congé de naissance obligatoire et, d’autre part, à aligner sa durée sur celle du congé de maternité. Vous pouvez consulter ma proposition via ce lien : https://www.lachambre.be/FLWB/PDF/55/3307/55K3307001.pdf
Un congé de naissance obligatoire.
Nous le demandions déjà lors du dépôt de notre proposition de loi en 2019, il faut que le congé de paternité soit rendu obligatoire. Trop de pères ou co-parents ne prennent pas l’ensemble des jours de congé auxquels ils ont droit de peur d’être mal vus par leur employeur et d’en subir les conséquences. Déjà en 2010, l’Institut pour l’égalité entre les hommes et les femmes nous apprenait qu’un homme sur dix rencontrait des problèmes lorsqu’il demandait à prendre son congé de naissance. Le travailleur ou la travailleuse peut par exemple craindre de passer à côté d’une promotion ou de perdre son emploi.
Cette situation est notamment dénoncée par la ligue des familles qui, en 2022, a appelé à conférer un caractère obligatoire à ce congé. La France, l’Espagne et le Portugal ont déjà légiféré en la matière en rendant au moins une partie du congé de naissance obligatoire. Nous sommes donc à la traine.
Résultat des courses, trop de pères et de co-parents ne prennent pas ce congé auquel ils ont droit et la lutte contre le partage inégal des responsabilités familiales s’arrête là. Pour rendre la disposition vraiment efficace, il faut le rendre obligatoire !
Un congé de naissance d’une durée égale au congé de maternité.
J’ai déjà entendu certaines voix s’élever contre l’alignement de la durée du congé de naissance sur celui de maternité, à savoir 15 semaines. Raison en est que c’est la femme qui accouche et qui doit se reposer. Nous sommes bien évidemment d’accord et nous ne nions en aucun cas les spécificités de la maternité !
Si nous voulons un nombre identique de jours de congé pour les deux parents, c’est parce que 20 jours, c’est toujours trop peu pour assurer un partage équitable des tâches, le père retourne travailler et la mère se retrouve seule à s’occuper à temps-plein du nouveau-né, à connaitre les joies mais surtout les difficultés de la maternité. De plus, elle est la seule à ainsi interrompre sa carrière professionnelle. Ceci amplifie les stéréotypes de genre : l’homme travaille et ramène l’argent, la femme s’occupe du foyer.
Nous devons changer cela ! Et cette proposition de loi va dans le sens de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Sophie Thémont
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