D’abord Mestdagh, Delhaize ensuite… Deux grands noms de la grande distribution en Belgique qui annoncent le passage de l’ensemble de leurs magasins sous le modèle, apparemment plus rentable, de la franchise (gestion par un entrepreneur indépendant).
Une décision antisociale
Cette décision n’est pas anodine pour les milliers de travailleur.euse.s concerné.e.s : plus de chèques-repas, salaire moins attractif, travail du dimanche sans sursalaire… La mère ou le père de famille qui ne peut concilier sa vie privée avec ces nouvelles conditions de travail pourrait être licencié.e. Et cela a été décidé sans concertation avec les représentants de ces travailleur.euse.s ! Sans doute ont-ils anticipé le fait que les magasins nouvellement franchisés ne disposeront plus d’une délégation syndicale…
De surcroit, la direction de Delhaize a annoncé licencier 280 personnes au sein de son siège en Belgique et témoigne d’un mépris sans nom à l’égard de ses employés en ordonnant la fouille des représentants syndicaux par des vigiles à l’entrée d’un Conseil d’Entreprise qui n’aura duré que quelques minutes.
Les consommateurs ne seront pas épargnés, les prix étant plus élevés dans les magasins franchisés. Cela signifie donc une diminution du pouvoir d’achat alors que le prix du caddy a déjà augmenté de 20% en l’espace d’une année !
La droite montre son vrai visage
Le ministre des Indépendants et des PME, David Clarinval (MR), estime que les syndicats, dont les actions sont largement suivies, sont dans la caricature et affirme que les conditions de travail ne se détérioreront pas avec le passage à la franchise. Cependant, lorsque je l’ai questionné en séance plénière, il s’est trouvé bien incapable de démontrer la véracité de ses propos, prouvant ainsi qu’il avait simplement à cœur de défendre une multinationale ne voyant que son profit déjà conséquent (2,5 milliards de bénéfices en 2022) et ne considérant les travailleur.euse.s que comme des variables d’ajustement. Qui donc est dans la caricature ?
Les socialistes agissent
Pour le PS, il est primordial d’agir immédiatement dans l’intérêt des employé.e.s de Metsdagh et de Delhaize mais également dans celui de l’ensemble du personnel de la grande distribution, nul n’étant à l’abri d’un tel cas de figure. C’est pourquoi, avec Ahmed Laaouej et Chanelle Bonaventure, j’ai déposé une proposition de Loi visant à considérer les magasins franchisés et le groupe auquel ils se rapportent comme une seule et même entité. En considérant franchiseur et franchisés comme une seule entreprise, nous entendons maintenir les droits des travailleur.euse.s, notamment en cas de licenciements en nombre ou en matière de représentation syndicale. Vous pouvez consulter la proposition de Loi ici.
Nous agissons également à l’échelon communal, le conseil communal de Flémalle venant d’adopter une motion en solidarité avec ces travailleur.euse.s exhortant la direction de prendre ses responsabilités à l’égard de ses employé.e.s et demandant aux gouvernements fédéral et régional de s’emparer du dossier pour pérenniser les conditions de travail et faire en sorte que ce cas de figure ne se produise plus.
Garantir des conditions de travail dignes pour chacun est une de mes priorités et je continuerai d’agir en ce sens.
Sophie Thémont
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