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Vers une extension du congé de naissance !

Dernière mise à jour : 22 mars 2021



C’était très attendu par de nombreux parents, c’est désormais adopté : le congé de naissance (appelé communément « congé de paternité ») est passé de dix à quinze jours pour les enfants nés après le 1er janvier 2021, et passera à vingt jours dès le 1er janvier 2023. Retour ici sur cette avancée importante pour l’égalité entre les hommes et les femmes, fruit d’un travail initié par Sophie Thémont au Parlement Fédéral, et concrétisé par Pierre-Yves Dermagne au sein du gouvernement fédéral.


1. Un congé de naissance au cœur de l’égalité des genres


Jusqu’à fin 2020, papas et co-parents avaient légalement droit à un congé de dix jours après la naissance de leur enfant. Mais, pour Sophie Thémont, ce court congé de naissance ne favorisait pas l’égalité entre les parents : il était loin des quinze semaines accordées dans le cadre du congé de maternité, même en prenant en compte le repos médical de la mère. Dès lors, pour tendre vers une véritable égalité entre hommes et femmes, il était nécessaire d’allonger le congé de naissance. En effet :

  • D’une part, le congé de naissance est un outil essentiel dans la lutte contre les discriminations faites aux femmes à l’embauche. De nombreux employeurs préfèrent toujours engager un homme plutôt qu’une femme, susceptible d’avoir des enfants et donc de s’absenter quelques mois. Un congé de naissance plus long permettrait d’adoucir cette discrimination sur le marché de l’emploi, du fait que les futurs pères/co-parents présenteraient eux aussi un risque d’absence durant leur carrière.


  • D’autre part, tout comme la mère, le père/co-parent doit également apprendre à s’adapter à sa nouvelle vie, à devenir parent. En favorisant davantage son implication dès la naissance, le nouveau père/co-parent pourrait acquérir la confiance et les compétences nécessaires pour occuper pleinement sa place au sein de la famille. De plus, si le père/co-parent s’occupe du nourrisson dès la naissance, la responsabilité commune des deux parents pour ce qui est d’élever l’enfant serait naturellement assimilée - ce qui, à long terme, aurait une incidence considérable sur la répartition des tâches ménagères et parentales.


Mais, pour Sophie Thémont, si nous voulons assurer une réelle évolution des mentalités, ce congé de naissance doit non seulement être allongé, mais il doit également être rendu obligatoire. En effet, le caractère facultatif de ce congé laisse la porte ouverte à une prise partielle ou nulle du nombre de jours auxquels pères et co-parents ont droit, et ainsi au maintien des inégalités sur le marché du travail et au sein du foyer. Les raisons qui expliquent le non-recours des pères/co-parents tiennent essentiellement de leur crainte de faire mauvaise figure aux yeux de leur employeur ou encore de perdre des opportunités de carrière. Certains pères/co-parents sont également pris dans une vision rétrograde qui voudrait que ce soient les mères qui prennent soin et élèvent les enfants. Rendre le congé de naissance obligatoire participerait à déconstruire ces stéréotypes genrés et à diminuer les pressions professionnelles sur les pères/co-parents. Cela constituerait également une solution au manque d’information, facteur qui explique aussi une partie du non-recours au congé de naissance.



2. Du Parlement Fédéral à l’Accord de Gouvernement : un congé de naissance allongé et obligatoire ?


Dix jours facultatifs, c’était très insuffisant pour le Parti Socialiste : ils ne permettaient ni de diminuer les inégalités sur le marché du travail et dans la sphère familiale, ni d’améliorer la participation du papa/coparent dans la vie du nouveau-né. C’est pourquoi, en juillet 2019, Sophie Thémont a déposé une proposition de loi visant à étendre le congé de naissance à vingt jours et à les rendre obligatoires.


En parallèle, d’autres partis ont déposé diverses propositions de loi visant à modifier le congé de naissance. Sur les motivations, tous les partis semblaient être globalement d'accord - les divergences sont surtout apparues sur les modalités pratiques. Les chrétiens flamands prônaient l’adoption du caractère obligatoire du congé de naissance, tout en maintenant les dix jours en vigueur. Les écologistes, quant à eux, souhaitaient également que le congé soit allongé à vingt jours, mais en y ajoutant cinq jours supplémentaires imposés directement après la naissance de l’enfant. Du côté des libéraux, une autre idée a été émise : la mère pourrait volontairement transférer (en partie ou entièrement) ses 5 semaines de congés facultatifs à son conjoint ou partenaire – une idée qui promet, en théorie, une meilleure égalité homme-femme, mais qui est pourtant dangereuse pour les droits acquis de la mère.


Après près d’un an et demi de discussions au Parlement, en septembre 2020, socialistes, écologistes, libéraux et chrétiens flamands se penchent sur l’accord de gouvernement et se mettent d’accord pour avancer sur le congé de naissance. C’est ainsi qu’un compromis est trouvé : un allongement progressif du congé de naissance est déterminé – en passant de 10 jours à 15 jours en 2021, puis à 20 jours en 2023 – mais le caractère facultatif du congé de naissance est maintenu.


Ce n’est certes pas une victoire totale pour les socialistes, mais nous pouvons déjà nous féliciter de cette première avancée en terme d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les hommes et pour les femmes !


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