Etat des lieux de la pauvreté de nos seniors en Belgique
En fin de carrière, ceux qui ont contribué à la sécurité sociale reçoivent un revenu de remplacement : la pension. Ce revenu a deux objectifs : d’une part, la pension doit permettre aux retraité.e.s de maintenir un niveau de vie relativement similaire à celui acquis durant les années de travail. D’autre part, elle doit empêcher les citoyen.ne.s aux plus bas revenus de se retrouver dans une situation de vie précaire une fois leur carrière terminée.
Toutefois, malgré les objectifs poursuivis, de nombreuses personnes âgées sont aujourd’hui confrontées à la pauvreté. En effet, selon l’enquête EU-SILC, en 2019 (derniers chiffres disponibles), 15,7 % des pensionné.e.s (sur)vivent avec un revenu égal ou inférieur au seuil de pauvreté (soit moins de 1.187 euros pour un isolé, et 2.493 euros pour un.e chef de famille) et 4,3% de la population belge de plus de 65 ans vit en situation de privation matérielle et sociale.
Dans le présent article, nous ferons le point sur la précarité de nos seniors en Belgique. Nous chercherons à répondre à trois questions : Quels facteurs entrainent les seniors dans une situation de pauvreté ? Le système actuel permet-il de protéger les plus vulnérables d’entre eux ? Que fait le Parti Socialiste pour les soutenir ?
1. Retraité.es en situation de précarité : qui sont-ils/elles?
Une inégalité de genre face à la pauvreté. A partir de 65 ans, les femmes font davantage face à la pauvreté que les hommes. Cette différence découle du fait que, auparavant, de nombreuses femmes se chargeaient traditionnellement de la gestion du ménage. De ce fait, elles ont souvent moins contribué au système de sécurité sociale, et ont également acquis moins de droits à la pension.
L’importance de l’état civil. Une personne mariée est en général moins confrontée à la pauvreté qu’une personne célibataire. Cela est en partie dû à la cohabitation, qui permet de réaliser des économies d’échelle au niveau du ménage, et de mettre en commun les revenus des deux partenaires pour faire face à d’éventuels problèmes financiers.
L’origine est un facteur déterminant. Ce sont principalement les immigrés de première génération provenant d’un pays hors Europe qui font face à une situation de précarité. Cette réalité reflète non seulement les difficultés que ces personnes rencontrent dans leur recherche d’emploi en Belgique, mais également la possibilité qu’ils ont eu de faire valoir leurs années de travail à l’étranger, ou encore les bas revenus qu’ils percevaient dans leur pays d’origine.
Les différents régimes de pension ne protègent pas de la même manière. Peu de personnes ayant principalement travaillé sous le statut de salarié ou de fonctionnaire bénéficient aujourd’hui d’une allocation d’assistance sociale. Quant aux indépendants, ils accumulent généralement moins de droits à la pension tout au long de leur carrière ; leur carrière est en outre généralement plus courte, et leurs revenus relativement peu élevés, ce qui résulte plus tard en un haut risque de pauvreté.
2. Une protection sociale efficace pour nos aînés ?
En Belgique, les allocations de remplacement dont une personne peut bénéficier dépendent du salaire obtenu durant les années de travail et des cotisations (patronales et personnelles) provenant de ce salaire. Ainsi, quiconque ne cotise pas (ou peu) durant sa carrière verra sa pension adaptée en conséquence.
En théorie, dans le cadre d’une carrière « complète », le taux de remplacement pour un.e salarié.e retraité.e est de 60% pour un isolé et de 75% pour un.e chef de famille. Si le montant de la pension est inférieur à un certain montant minimum, il est possible de bénéficier d’une pension minimum garantie (1656,88 euros par mois au taux de ménage, 1325,92 euros au taux isolé). Dans les faits, peu de travailleurs – et surtout de travailleuses – atteignent une carrière de 45 ans. Le taux de remplacement à 60% est donc fractionné (par exemple 30/45e ou 40/45e), ce qui résulte en un taux (beaucoup) plus bas. C’est ainsi que, en Belgique, près de 350.000 pensionné.e.s finissent par recevoir une pension inférieure ou égale au seuil de la pauvreté.
Les personnes qui ne disposent pas de suffisamment de moyens financiers propres peuvent faire appel à l’assistance sociale. Dans ce cadre, la principale allocation en faveur des personnes âgées est la Garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA). Les citoyen.ne.s dont la carrière fut trop courte ou les revenus trop faibles et qui ne peuvent compter sur aucune autre réserve financière peuvent prétendre à cette prestation sociale.
Alors qu’elle devrait constituer un filet de sécurité, la GRAPA s'avère finalement être insuffisante pour assurer un niveau de vie correct pour les pensionné.e.s. Tout d’abord, le montant de la GRAPA (1184,20 euros par mois pour un.e isolé.e et 789,47 euros pour un.e cohabitant.e.) reste en dessous du seuil de pauvreté, n'est pas lié automatiquement au bien-être et diminue en fonction des revenus des cohabitants. Ensuite, la GRAPA reste encore assez peu connue ; les ayant-droit n'en font donc pas toujours la demande. Enfin, des difficultés existent concernant l'obligation d'avoir sa résidence principale en Belgique – la suspension actuelle des contrôles reste pour l’instant limitée à la période de crise sanitaire.
Ainsi, de nombreux.ses pensionné.e.s ne perçoivent pas un revenu qui leur permette de vivre leur retraite paisiblement et dignement. De plus en plus souvent, les aîné.e.s se retrouvent à devoir choisir entre se chauffer, se loger, manger correctement ou se soigner.
3. Le PS agit pour un meilleur avenir pour les seniors !
Si elle n’est pas toujours apparente, la pauvreté est un phénomène bien réel dans notre pays, qu’il y a lieu de combattre avec force et courage. A l’heure où le vieillissement représente un coût important pour les pensionné.e.s, toute personne ayant travaillé de longues années doit pouvoir, à l’âge de la retraite, bénéficier d’une pension digne. Pour le Parti Socialiste, garantir suffisamment de revenus chaque mois, c’est, en somme, reconnaître et valoriser le travail.
Cette vision est celle qui guide l’action des socialistes au gouvernement fédéral, celle qui a permis de négocier diverses mesures visant à améliorer le bien-être de nos seniors. En voici quelques exemples :
A partir du 1er janvier 2021, les pensions minimum sont augmentées de 2,75% tous les ans jusqu’en 2024. Si l’on ajoute à cette augmentation annuelle l’indexation ainsi que l’enveloppe bien-être, on atteint une augmentation totale des pensions minimum de 22% sur 4 ans.
Pour éviter que certain.e.s pensionné.e.s voient leur augmentation annulée par la cotisation AMI, les seuils de celle-ci sont augmentés également.
Les montants de base de la Garantie de Revenus Aux Personnes Âgées et du Revenus Garanti sont aussi augmentés de 2,58 %.
De même pour les salariés actuels qui seront prochainement pensionnés, le plafond salarial pour le calcul de la pension est relevé.
Grâce au combat des socialistes, une augmentation des revenus est ainsi garantie pour tout.e.s les pensionné.e.s !
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