Durant la crise sanitaire, de nombreux métiers ont été reconnus comme essentiels, dont celui des aide-ménagères. Pourtant, depuis longtemps, ces travailleuses (puisqu’il s’agit d’un secteur à 98% féminin) font face à des conditions de travail pénibles. Temps-partiels largement répandus, déplacements nombreux, salaires bas, douleurs physiques, formations quasi inexistantes … nombreux sont les facteurs qui maintiennent les aide-ménagères dans une situation de vie précaire.
L’amélioration des conditions de travail des titres-services est un combat central que je porte avec conviction, tant au niveau local – en tant que présidente de Propr’éclair (entreprise sociale de titres-services à Flémalle) – qu’au niveau fédéral à la Chambre des Représentants.
Faisons le point sur l’action récente des socialistes dans le domaine !
A l’origine du système de titres-services
Le système des titres-services a été lancé dans les années 2000. Il poursuivait essentiellement trois objectifs : augmenter le taux d’emploi des personnes faiblement scolarisées ; diminuer l’emploi au sein de l’économie informelle ; venir en aide aux ménages dans leur recherche d’un équilibre entre le travail formel et la vie familiale. Grâce à la création de ce système, de nombreuses femmes qui prestaient auparavant « au noir » ont pu acquérir des droits liés à leur activité professionnelle.
Ainsi, à l’origine, les titres-services visaient essentiellement des personnes inactives sur le marché de l’emploi ; ce n’est qu’une décennie plus tard que des personnes déjà actives professionnellement ont commencé à rejoindre ce système. Parallèlement, l’on a pu constater que ces travailleuses ont commencé à reste plus longtemps dans les titres-services, alors que l’objectif initial était de favoriser la transition vers le marché du travail dit « régulier ». Aujourd’hui, le phénomène inverse est même régulièrement constaté, puisque de nombreuses travailleuses passent du marché du travail « régulier » à des emplois titres-services.
L’évolution du système des titres-services appelle à la mise en place de mécanismes permettant de garantir de bonnes conditions de travail pour les personnes actives dans le secteur. C’est précisément ce que le PS défend aux différents niveaux de pouvoir.
Au Fédéral : des avancées prometteuses des négociations en cours
Au gouvernement fédéral, j’interpelle régulièrement le Ministre Pierre-Yves Dermagne (PS) sur les conditions de travail des aide-ménagères. Ces derniers mois, j’ai été particulièrement attentive à l’impact de la crise sanitaire sur la rémunération perçue par ces travailleuses - qui se situe déjà en temps habituel dans la moyenne basse des salaires. Face à l’omniprésence du virus, j’ai également mis un accent particulier sur la protection de la santé des titres-services chez leurs clients.
Avec le Ministre Dermagne, nous avons mis en place de nombreuses mesures de protection pour les titres-services durant la crise sanitaire, tels que l’octroi d'une prime de protection pour les travailleuses ayant subi de longues périodes de chômage temporaire ; l’obligation pour l’employeur de fournir un masque chirurgical jetable par prestation, ainsi que du gel désinfectant en suffisance ; ou encore la possibilité pour une travailleuse qui ne se sent pas en sécurité de suspendre sa prestation, tout en conservant son salaire à 100%.
De façon structurelle, des avancées importantes sont à souligner en termes d’augmentation de la rémunération des titres-services. En effet, grâce au relèvement du salaire minimum, le seuil des salaires les plus bas passera à environ 1.700 euros en avril 2022, soit une augmentation de près de 76 euros bruts par mois. Lors des deux phases suivantes (2024 et 2026), 35 euros bruts seront ajoutés. Je me réjouis de cette avancée qui permettra de sortir de nombreuses travailleuses d’une situation de vie précaire !
Par ailleurs, son nouveau trajet de réintégration 2.0 pour les malades longue durée et sa dissociation de la procédure de licenciement répond à une problématique particulièrement prégnante dans le secteur des titres services où les trajets de réintégration étaient de véritable machines à licenciements.
En Wallonie : de nombreuses avancées pour mieux encadrer les conditions de travail
Par le biais du Plan Genre 2020-2024, la Ministre socialiste Christie Morreale a mis en place un décret permettant de renforcer le statut des travailleuses des titres-services en Wallonie:
Les entreprises agrées devront obligatoirement engager l’ensemble de leurs travailleuses à minimum 19h par semaine, soit un peu plus qu’un mi-temps.
Les entreprises devront offrir un minimum de 9 heures de formation par an et par travailleuse qui travaille dans un établissement situé en Wallonie.
Il sera désormais possible, moyennant le respect d’une procédure définie, d’interdire temporairement à un.e utilisateur.rice de recourir au système des titres-services s’il a menacé le bien-être et la sécurité des travailleuses.
Une expérience pilote de formation gratuite pour obtenir son permis de conduire est en cours pour 186 personnes qui travaillent dans le secteur des titres-services.
L’amélioration des conditions de travail des titres-services se poursuit : actuellement, les partenaires sociaux mènent des négociations sectorielles afin de dégager un accord sur de nombreux volets – dont celui des indemnités de déplacement des titres-services (qui est particulièrement basse : €0,13/km pour moins de 15 km entre 2 clients et €0,15/km au-delà de 15 km entre 2 clients, alors que l’État fixe cette indemnité à 37 centimes par kilomètre).
En parallèle, au Parlement Fédéral, je continue d’interpeller le Ministre Dermagne sur les conditions de travail des titres-services ; les dossiers à faire avancer sont nombreux, tels que l’absence de visites médicales annuelles obligatoires, ou encore la reconnaissance de la pénibilité du métier, notamment pour les fins de carrière. Comptez sur moi pour garantir le bien-être au travail des aide-ménagères!
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